L'allergie aux noix est une allergie alimentaire primaire qui apparaît surtout chez l’enfant. La plupart des personnes touchées en souffrent toute leur vie. Lorsque l'allergie aux noix apparaît pour la première fois à l'adolescence ou à l'âge adulte, il s'agit généralement d'une allergie secondaire (allergie croisée).

Déclencheurs

En Suisse, selon la loi sur les denrées alimentaires, le terme de fruit à coque dure s’applique aux aliments suivants : amandes (Amygdalus communis L.), noisettes (Corylus avellana), noix (Juglans regia), noix de cajou (Anacardium occidentale), noix de pécan (Carya illinoiesis), noix du Brésil (Bertholletia excelsa), pistaches (Pistacia vera), noix de macadamia ou noix du Queensland (Macadamia ternifolia).

Le terme générique de « noix » est souvent utilisé dans le langage courant pour désigner l’ensemble de ces huit aliments. C’est donc celui que nous utiliserons dans cet article.

La plupart du temps, les personnes souffrant d'une allergie primaire aux noix réagissent aux protéines dites de stockage (allergènes). Celles-ci varient d’une sorte de noix à l’autre, mais ont un point commun : elles ne peuvent être détruites ni par la chaleur ni par l'acidité gastrique. Les noix peuvent donc provoquer des réactions allergiques sous toutes leurs formes, qu'elles soient crues, grillées ou cuites. Selon la gravité de l'allergie, même les traces peuvent être problématiques.

Les allergènes des différentes noix n'étant pas identiques, une personne allergique à une sorte de noix ne réagira pas forcément à toutes. L'allergologue peut déterminer avec précision quelles noix doivent être évitées. Les noix tolérées peuvent être consommées sans restriction.

Occurrence

Les noix, mais aussi des traces de noix, peuvent être présentes dans de nombreux aliments différents, parfois de manière « cachée ». On les trouve par exemple dans les produits de boulangerie tels que le pain, les gâteaux, les biscuits salés, les sucreries telles que les glaces ou les barres chocolatées, les pâtes à tartiner, mais aussi dans les produits prêts à l’emploi et bien d'autres choses encore.

Pour en savoir plus : «Guide des achats en cas d'allergie aux noix».

Évolution de l’allergie

L'allergie aux noix est une allergie alimentaire primaire qui apparaît surtout chez l'enfant. La plupart des personnes touchées en souffrent toute leur vie. Lorsque l'allergie aux noix se manifeste pour la première fois à l'adolescence ou à l'âge adulte, il s'agit généralement d'une allergie secondaire également appelée allergie croisée. Les personnes concernées sont en réalité allergiques au pollen mais réagissent également à certains aliments contenant des allergènes similaires. Cette allergie est souvent moins sévère que l'allergie primaire.

En savoir plus sur les réactions croisées.

Symptômes

Comme pour toutes les autres allergies alimentaires, les symptômes d'une allergie aux noix apparaissent en principe rapidement après la consommation. Les symptômes peuvent se manifester au niveau de la muqueuse buccale et de la peau par des rougeurs, des papules, des gonflements et des démangeaisons. Des symptômes respiratoires (toux, respiration sifflantes, sensation d’oppression) et/ou digestifs (troubles de la déglutition, nausées, vomissements, diarrhées ou ballonnements) sont également possibles. Dans de rares cas, un choc anaphylactique avec détresse respiratoire et arrêt circulatoire peut se produire.

Diagnostic

L'auto-observation, idéalement consignée dans un journal des symptômes, ainsi qu’un entretien avec un ou une allergologue (anamnèse), associé aux résultats de tests cutanés et sanguins, constituent les éléments les plus importants pour le diagnostic d'une allergie aux noix. Des tests de provocation peuvent également être nécessaires pour confirmer un diagnostic ou déterminer le seuil de tolérance individuel de la personne concernée.

Plus d’informations dans notre vidéo explicative.

Traitement

Il est important de respecter une carence stricte, c'est-à-dire d'éviter la ou les sortes de noix déclenchant l’allergie. Il faut également faire attention aux sources cachées dans les produits de boulangerie et de charcuterie, les mélanges d'épices ainsi que les produits finis et semi-finis. La décision concernant la nécessité d’éviter les traces doit être prise individuellement par l’allergologue responsable de la personne concernée.

Il est généralement recommandé de se faire accompagner par un ou une diététicien·ne afin de faciliter la mise en pratique quotidienne des mesures d’évitement et d’obtenir des conseils concrets adaptés à chaque situation.

Les personnes concernées par une allergie sévère devraient toujours garder un kit d'urgence prescrit par le ou la médecin et contenant un auto-injecteur d’adrénaline ainsi que des médicaments comme des antihistaminiques et éventuellement de la cortisone à portée de main, afin de pouvoir agir rapidement en cas d’urgence. Une fois les premiers soins administrés, les secours doivent être contactés.

En savoir plus sur l'anaphylaxie.

Déclaration des allergènes

En Suisse et dans l'UE, les noix font partie des 14 allergènes soumis à déclaration obligatoire. Lorsque des noix sont utilisées comme ingrédient dans un aliment, elle doivent être spécifiquement déclarées dans la liste des ingrédients. Cette mention doit en outre être mise en évidence, par exemple en gras, en italique ou en majuscules. De plus, les mélanges involontaires (contaminations ou traces) doivent être indiqués à la fin de la liste des ingrédients par une mention telle que : « peut contenir … » ou « peut contenir des traces de … ». Le terme générique de « fruits à coque » peut parfois être utilisé dans ce contexte.

Le personnel doit également être en mesure de fournir des informations dans les points de vente en vrac, tels que les boulangeries, les boucheries, les restaurants ou les stands de vente à emporter. Sous certaines conditions, ces informations peuvent être transmises oralement.

Plus d’informations sur la « Déclaration des allergènes dans les denrées alimentaires ».

Conseils et astuces

• Vérifiez la liste des ingrédients avant chaque achat, même s'il s'agit d'aliments connus. Les recettes peuvent être modifiées à tout moment. En cas de doute, les fabricants ou les grossistes pourront vous renseigner. Leurs coordonnées doivent figurer sur l'emballage des produits.
• Lors d’invitations chez des ami·e·s ou de la famille, informez précisément vos hôtes de votre allergie ou proposez d'apporter un plat adapté.
• Pendant les vacances, gardez sur vous une carte d'allergie traduite dans la langue du pays de destination.
• Lorsque vous faites vos achats, privilégiez les produits portant le label de qualité Allergie. Ils conviennent particulièrement aux personnes souffrant d'allergies et d'intolérances et sont recommandés par aha! Centre d'Allergie Suisse.

Allergie aux arachides: questions fréquemment posées

Dois-je renoncer à manger des noix toute ma vie si j’y suis allergique ?

Une allergie aux noix ne disparaît que rarement avec l’âge. Il faut généralement éviter toute consommation de la variété de noix concernée, voire de traces de celle-ci, tout au long de la vie.

Dois-je renoncer à toutes les noix si je suis allergique à une variété en particulier ?

Une allergie à une variété de noix ne signifie pas automatiquement que l'on est allergique à toutes les noix. L'allergologue peut déterminer avec précision à quelles variétés de noix la personne concernée est allergique. Selon la gravité de l'allergie, il est également nécessaire d'éviter les traces. Les variétés de noix qui sont tolérées peuvent être consommées sans restriction.

Je suis allergique aux noix. Dois-je également renoncer aux cacahuètes ?

Une allergie aux noix n'implique pas automatiquement une allergie aux cacahuètes. Les cacahuètes font partie de la famille des légumineuses et sont traitées séparément selon la loi sur les denrées alimentaires. Elles ne font donc pas partie des noix. Cependant, une allergie aux cacahuètes peut co-exister avec une allergie aux noix. En cas de doute, la situation doit être clarifiée avec un ou une allergologue.

Je suis allergique aux noix de cajou. À quoi dois-je faire attention ?

En Suisse et dans l'Union européenne, les noix de cajou font partie des allergènes soumis à déclaration. Elles font partie des fruits à coque (noix). En raison de l'évolution de nos habitudes alimentaires, les noix de cajou sont désormais également populaires dans notre pays et se retrouvent dans de nombreux aliments, tels que les mélanges de muesli, le pesto et de nombreux produits végétaliens. Tout comme les cacahuètes, les noix de cajou, mêmes consommées en très petites quantités, peuvent provoquer de fortes réactions allergiques chez les personnes concernées. En raison de réactions croisées, les personnes allergiques aux noix de cajou réagissent souvent aussi aux pistaches.

Peut-on être allergique aux marrons ?

Les marrons ne font pas parties des 14 ingrédients principaux définis dans la législation suisse. Ils peuvent toutefois provoquer des allergies dans de rares cas. Une allergie aux marrons peut également être due à une allergie croisée avec le latex.

Et qu'en est-il de la noix de coco ?

Bien que son nom puisse porter à confusion, la noix de coco ne fait pas partie des noix définies par la législation suisse sur les denrées alimentaires. L'allergie à la noix de coco reste rare, du moins en Europe et aux États-Unis. La plupart des personnes allergiques aux noix peuvent donc consommer sans problème des noix de coco.

Manger à l'extérieur : à quoi dois-je faire attention ?

Une contamination par des noix peut se produire lorsque des noix sont utilisées par exemple dans une cuisine, une boulangerie, une boucherie ou sur un stand de glaces, ce qui est fréquent. Les personnes souffrant d’une allergie sévère doivent donc être particulièrement prudents lorsqu’elles mangent à l’extérieur.

Rédaction: aha! Centre d'Allergie Suisse en collaboration avec le Conseil scientifique.